Paris 2024
Olympique
Paralympique
Milan/Cortina 2026
Olympique
Paralympique
Paris 2024
Olympique
Paralympique
Milan/Cortina 2026
Olympique
Paralympique
Paris 2024
Olympique
Paralympique
Milan/Cortina 2026
Olympique
Paralympique

Sciences du sport – Un secteur de pointe grâce à Guy Thibault

4 avril 2022

SCIENCES DU SPORT À L’INS QUÉBEC – UN SECTEUR DE POINTE GRÂCE À GUY THIBAULT

Son passage à l’Institut national du sport du Québec (INS Québec) n’aura duré que cinq ans, sauf qu’il aura été marquant. À la fin mars, le directeur des sciences du sport Guy Thibault  est parti à la retraite avec derrière lui une feuille de route impressionnante et un département qui a connu une croissance sans précédent sous sa gouverne.

La pandémie a contrecarré les plans de tout le monde, y compris ceux de la retraite du scientifique. Guy Thibault a retardé son départ d’un an afin de permettre à son successeur, le physiologiste de renom François Bieuzen, de compléter son travail de chef de l’équipe de soutien intégré de l’équipe nationale de patinage de vitesse courte piste jusqu’aux Jeux olympiques de Beijing avant d’entrer dans ses nouvelles fonctions début avril.

L’heure est donc au bilan pour le nouveau retraité. Même si Guy Thibault est une personne modeste lorsque vient le moment de parler de ses réalisations, la liste des projets initiés par les experts de l’Institut est édifiante.

En 2017, l’homme goûtait déjà à la retraite depuis près d’un an « avec l’intention de ne plus jamais travailler », se souvient-il avec un sourire dans la voix. Les dirigeants de l’INS Québec ont dû être convaincants pour le faire revenir sur le marché du travail.

« J’avais des plans de rédaction de livres de vulgarisation en sciences du sport, mais après un mois d’hésitation, j’ai finalement accepté avec l’idée que j’y serais un certain temps, peut-être jusqu’aux Jeux de Tokyo. Mais comme les extraordinaires compétences des scientifiques de l’Institut m’emballaient, j’ai accepté de rester plus longtemps.

Faire tomber les barrières

Vision et collaboration sont deux lignes de pensée qui ont mené son travail vers un but bien précis au cours des cinq dernières années : faire de l’INS Québec la plaque tournante de la recherche en sport de haut niveau.

Vision, parce qu’il se faisait un devoir d’essayer de « deviner l’avenir », comme il se plaît à le dire, et aussi de mettre les talents de tous les employés de l’organisation au service des idées, pas seulement ceux de son département. C’est ce qu’il faisait lors de ses études au doctorat en physiologie de l’exercice dans les années 1980 et 1990 lorsque jeune étudiant, il avait profité des développements récents de la micro-informatique pour créer un logiciel de planification de l’entraînement; une première.

« Je demande constamment à l’équipe scientifique de l’Institut de réfléchir à ce qui va démarquer les nations sportives dans deux, trois ou quatre cycles olympiques, explique-t-il. Qu’est-ce qu’on doit faire? Qu’est-ce qu’on ne fait pas maintenant et qu’on devrait faire pour que les athlètes québécois brillent sur la scène internationale? Et c’est pour ça qu’on a une très grande diversité dans nos activités de recherche. »

Le temps où l’Institut offrait uniquement des services quotidiens aux groupes d’entraînement de haut niveau était désormais révolu.

Le Programme de recherche, d’innovation et de la diffusion de l’information (PRIDI) a été mis sur pied, et plusieurs travaux de recherche ont pu se mettre en branle, grâce à l’engagement intensif et soutenu des scientifiques et de membres de l’équipe médicale de l’INS Québec, souligne fièrement M. Thibault.

Le nouveau retraité donne en exemple l’embauche du chef, Recherche et innovation, Thomas Romeas, docteur en neurosciences de la vision.

« À son embauche il y a cinq ans, il m’a dit qu’il rêvait de créer un laboratoire de traitement de l’information visuelle pour aider les athlètes de haut niveau. Je me disais qu’il y avait tellement d’autres besoins plus traditionnels en physiologie, en biomécanique ou en psychologie. Je pensais qu’il était franchement utopique. Mais aujourd’hui, à l’INS Québec, il y a une extraordinaire clinique de suivi et de conseils en matière de neurosciences appliquées au traitement de l’information visuelle. Nous avons un partenariat avec l’Université de Montréal. La clinique dont rêvait Thomas Romeas, grâce à son leadership, elle existe maintenant. Et ça, ce n’était pas possible de le faire seul. On l’a fait avec l’équipe médicale. C’est une grande fierté. »

Cette réalisation, comme tant d’autres, n’aurait pas été possible sans une ouverture de la structure interne de l’organisation pour que tous puissent se rejoindre dans un objectif commun. Ça demande du leadership pour amener les membres d’un groupe à travailler étroitement avec les membres d’un autre groupe.

« Quand je suis arrivé à l’Institut, j’ai été clair là-dessus : je voulais qu’on décloisonne. Il y a une grande richesse à joindre les intérêts, les compétences et les visées de groupes qui, à l’origine, ont des missions différentes. Et c’est ce qui fait que nous avons réalisé des choses qui étaient impossibles si l’équipe scientifique que je dirige n’avait pas travaillé aussi étroitement avec l’équipe médicale de docteure Suzanne Leclerc. »

Miser sur la relève

Dans le sport, préparer la relève fait toujours partie des exercices de planification stratégique. Pour Guy Thibault, cela s’applique de façon particulièrement importante dans les sciences du sport de haut niveau. Il explique qu’à son arrivée à l’INS Québec, il y a cinq ans, il n’y avait pratiquement que des scientifiques permanents offrant des services au quotidien. Rares étaient les véritables activités de recherche et d’innovation.

« De la recherche, il fallait presque qu’ils se cachent pour en faire », lance à la blague celui qui a déjà aussi occupé des postes de chercheur émérite à la Direction du sport et de l’activité physique du gouvernement du Québec, et de conseiller scientifique pour des équipes se préparant pour les Jeux olympiques.

Le recrutement d’étudiants au baccalauréat et aux cycles supérieurs a donc été amorcé au fil des ans, et l’équipe d’une dizaine de scientifiques est passée à un groupe de près d’une cinquantaine qui mène pas moins de 80 activités de recherche et d’innovation. Une autre grande fierté pour Guy Thibault, qui ne cesse de vanter constamment la passion et l’excellence des membres de son équipe.

« On a réussi à créer une dynamique qui mise sur la relève, et on encadre des jeunes qui font des choses de très haut niveau et qui sont brillants. Et ça, ça rend service aux équipes canadiennes qui se préparent pour les grands Jeux. »

Les connaissances, mais surtout la vulgarisation

Pour se résumer en une phrase, Guy Thibault mentionne qu’il est « un scientifique bien avant d’être un chercheur. » Une différence subtile, mais importante à ses yeux.

« J’ai un côté pragmatique qui m’a obligé à faire un compromis. Quand j’ai compris que dans le domaine scientifique, l’évaluation des individus se faisait sur la base des publications scientifiques, j’ai fait une croix là-dessus. Mon objectif est de rendre les connaissances scientifiques disponibles. »

Vulgariser la science sportive, il le fait depuis longtemps dans des livres et des revues grand public qui sont non seulement lus et publiés au Québec, mais aussi à l’étranger. En tant qu’amoureux des sports d’endurance et cycliste amateur, il est bien placé pour savoir ce que les athlètes et les entraîneurs veulent lire pour améliorer leurs performances.

« Ce qui me valorise le plus dans la vie, c’est quelqu’un qui me dit : “Guy, j’ai lu un de tes articles et j’ai changé ma façon de travailler; je vois maintenant des résultats chez mes athlètes.” C’est ce qui est le plus émouvant comme rétroaction pour moi. »

Se nourrir des dernières avancées scientifiques depuis des décennies n’est pas un régime qui s’arrête en même temps qu’une carrière professionnelle, vous l’aurez deviné.

C’est pourquoi Guy Thibault continuera à mener plusieurs projets qui lui sont chers à compter d’avril : publier des articles sur son site Web Nature humaine, rédiger un livre à propos de l’entraînement cardiovasculaire, agir à titre de mentor auprès d’étudiants universitaires et, finalement, terminer le développement d’une application Web de planification de séances d’entraînement par intervalles en collaboration avec ses anciens collègues de l’INS Québec.

Et il ne sera pas à bout de souffle pour y arriver, lui qui prend part à des compétitions virtuelles de vélo sur la plateforme virtuelle Zwift plusieurs fois par semaine.

Même retraité, il sera encore en avant du peloton!

########

Rédaction : Sportcom pour l’INS Québec

Guy Thibault dans les médias

Le quotidien La Presse a consacré un reportage sur Guy Thibault à l’occasion de son départ de l’INS Québec.

Cliquez pour lire l’article

Photo – Martin Chamberland, La Presse