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Crédits photos : Comité olympique canadien / Photo courtoisie de Philippe Marquis / RDS / Getty Images

Détails personnels

Sport : Ski acrobatique
Jeux olympiques : Sotchi 2014, PyeongChang 2018
Ville natale : Québec, Québec

Q. Quel est ton meilleur moment parmi tes deux Jeux olympiques?
R.
 « Dans une carrière sportive, il est plutôt rare de vivre un moment de « perfection ». On a l’impression que le temps s’arrête. On vit ce qu’on appelle communément un état de « flow ». Une chorégraphie parfaitement exécutée entre corps et esprit. Dans ma carrière, je peux compter ces moments sur une main seulement. Heureusement, j’ai été chanceux d’en vivre un lors de ma première finale aux Jeux de Sotchi en 2014. À ce moment, cette descente m’a valu temporairement une deuxième position. En attendant mon pointage, mon regard s’est mêlé à celui de mes parents qui étaient dans les estrades et je savais qu’il venait de se passer quelque chose de spécial. »

Q. De quelle façon est-ce que tu t’encourageais chaque jour pour continuer à t’entraîner avec autant de détermination?
R.
 « En tant qu’athlète, j’ai toujours eu beaucoup d’ambition (même encore aujourd’hui)! Mais, il faut savoir accepter que la motivation ne soit pas au rendez-vous à tous les jours. Néanmoins, chaque journée est une opportunité d’avancer un peu plus près de son/ses objectifs ultimes. Quand je sombrais dans l’immensité d’un objectif, j’essayais toujours de déconstruire mes ambitions en mini tâches afin de me replonger dans le moment présent. Dans les dernières années de ma carrière, j’essayais de varier mon approche vis-à-vis l’entraînement. Je ne m’apitoyais pas sur une tâche si je n’accomplissais pas le résultat escompté. Je travaillais sur d’autres aspects techniques ou mentales, et je revenais à la tâche précédente plus tard, dans un bien meilleur état d’esprit. »

Q. Comment réagissais-tu face à la victoire et la défaite?
R. « On célèbre toujours les victoires, quelles soient petites ou grandes. Malgré le fait que j’ai évolué dans un sport individuel, j’ai toujours eu beaucoup de gratitude envers mon équipe et le personnel qui m’a permis d’accéder à mes moments de succès. Quant à la défaite, aucun doute qu’il y a toujours une certaine amertume. Un sentiment d’avoir baisser pavillon, d’avoir manqué une opportunité et un profond questionnement du processus. N’empêche qu’avec le temps, avec plus de maturité, on apprend à gérer ses contre-performances. On essaie de tourner la page rapidement, d’apprendre de ses erreurs et inévitablement, de rebondir avec les apprentissages. »

Q. À quel moment as-tu su que tu voulais mettre tous tes efforts pour te rendre aux Jeux olympiques?
R. « Le rêve a été semé dès un très jeune âge. J’étais encore dans mon club régional à Stoneham, suivant les traces de mon frère Vincent et j’avais déjà en tête de rivaliser avec les plus grands de mon sport. Mais, c’est vraiment à la suite des Jeux olympiques de Vancouver en 2010 que j’ai réalisé que mon talent ne suffisait pas et qu’il fallait vraiment que je mette les bouchés doubles pour atteindre le sommet. Bien que la suite ait été une vraie montagne russe, mon éthique de travail et mon attention aux détails ont atteint un niveau supérieur. »

Q. Avais-tu un rituel avant une compétition? 
R. « Je me suis surtout appuyé sur des routines de visualisation et d’échauffements qui me permettaient d’entrer dans ma « zone » les matins de compétition. Ce qui a fait toute la différence au fil du temps, c’est de m’entourer de gens positifs avec qui j’avais du « fun », d’avoir des pensés positives, des mots clés simples, et une certaine « arrogance » interne qui m’aidait à croire en moi-même. Ça m’a pris plusieurs années afin de me convaincre que j’avais non seulement ma place dans l’élite, mais que j’étais l’élite quand je me plaçais en position de performer optimalement. »

Q. Qu’as-tu trouvé le plus difficile dans ta carrière d’athlète?
R. « Jongler avec mes blessures à toujours été un défi de taille. Malgré tout, c’est possiblement le fait de reprendre à la case initiale en début d’été, d’embarquer dans de long mois d’entraînements, de faire le vide et fixer de nouveaux objectifs. Être en compétition, voyager et skier les plus pistes du monde, ça s’était le vrai « thrill ». Heureusement, la pratique du ski acrobatique me permettait de compartimenter mes étés en plusieurs blocs où je pratiquais différentes habiletés. La répétition peut devenir lourde, mais les changements de rythmes, la pratique de différents sports, la variété des entraînements, ont tous été des facteurs de motivation qui m’ont permis de rester assoiffé durant toutes ces années. »

Q. Que retires-tu de ta carrière d’athlète?
R. « Le monde qui s’est ouvert sous mes yeux durant toutes ces années, les gens que j’ai côtoyés, les places que j’ai découvertes. Le privilège que j’ai eu de vivre de ma passion, de sport, durant toutes ces années. Les succès ont été extraordinaires, les échecs crève-cœur. Le monde du sport m’a permis de vivre un chapitre de ma vie haut en émotions, de me sentir pleinement allumé. J’ai découvert en moi une forte résilience, surmonter des épreuves et des défis que je pensais inatteignables. J’ai foncé dans plusieurs murs, mais on m’a aidé à passer au travers, à me faire confiance, et à m’investir pleinement dans ce que j’entreprenais. Au travers de tout ça, j’ai des souvenirs impérissables, des amis et une famille extraordinaire. »

Q. Qu’est-ce que le sport t’a apporté dans ton métier d’aujourd’hui?
R. « Aujourd’hui, j’ai la chance d’entraîner la prochaine génération de jeunes skieurs. Je vis à nouveau ce que j’ai déjà vécu, mais avec le chapeau du mentor, du guide, du compagnon. J’ai l’impression de pouvoir apporter une vision inspirante et d’avoir un impact réel au quotidien avec mes athlètes. J’ai une meilleure capacité d’adaptation. Je suis certainement plus à l’écoute et ouvert d’esprit dans un environnement qui ne tourne plus nécessairement autour de moi, mais de jeunes adultes qui apprennent les bienfaits du sport et de ce mode de vie qui les « challenges » à divers niveaux. Ce métier me permet de transmettre mes connaissances et de partager des histoires avec un auditoire qui forge son caractère. Le sport me permet de sympathiser avec mes athlètes parce qu’il n’y pas si longtemps, j’étais moi-même dans leurs souliers. »