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L’année olympique, prise 2

23 juillet 2020
À un an jour pour jour avant l’ouverture de Jeux olympiques de Tokyo, l’INS Québec a demandé à sa gestionnaire des réseaux sociaux, Audrey Lacroix de replonger dans sa vie de nageuse olympique (2008, 2012, 2016) afin de mieux comprendre l’état d’esprit des athlètes qui doivent composer avec une situation jamais vue.

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L’ANNÉE OLYMPIQUE, PRISE 2

par Audrey Lacroix, Olympienne (natation, 2008, 2012, 2016)

Nous sommes à un an des Jeux olympiques… encore une fois. Les athlètes entreront pour la deuxième fois en 12 mois dans la dernière ligne droite qui les mèneront aux Jeux de Tokyo. La situation est unique. La génération actuelle d’aspirants olympiens fait face à un défi jamais vu auparavant.

En tant qu’athlète olympique à la retraite, je me suis demandé à plusieurs reprises au cours des derniers mois comment j’aurais réagi si une telle situation s’était produite pendant ma carrière. Si l’arrêt des entraînements supervisés, le report des Jeux et l’incertitude entourant leur tenue sont des défis jamais vus ni même envisagés auparavant, je crois toutefois que certaines choses sont communes à n’importe quelle préparation olympique.

Une année olympique est par définition une année d’incertitude. Pour ma part, lors de mes trois participations, j’ai obtenu ma qualification environ quatre mois avant les Jeux olympiques. Une bonne partie de l’expérience d’athlète est de se préparer pour des événements avant d’être certain d’y participer. Il faut avoir lors de notre préparation une vision tunnel, se concentrer sur ce que l’on contrôle et ignorer le reste.

Dans mon cas, la dernière année du cycle olympique était une analogie de mes fins de course : garder la tête dans l’eau, ne pas entendre les bruits ambiants, ne pas regarder ce qui se passe à côté, et avoir confiance que mes mains allaient toucher la plaque assez vite pour me permettre d’atteindre mon objectif.

Certains athlètes ont déjà obtenu leur laissez-passer olympique, d’autres sont dans le processus de sélection. Même si leur régime d’entraînement a dû être adapté au cours des derniers mois et qu’ils ne savent toujours pas quand reprendront les compétitions, l’objectif est clair et il est le même qu’avant le 13 mars, juste un peu plus loin.

Après avoir été forcés de prendre une longue respiration au cours du printemps dernier, les athlètes ont repris l’entraînement. Peut-être un peu plus rouillés, mais moins fatigués et avec moins de blessures. Ils ont la chance de recommencer l’année olympique et ils sont prêts à s’investir à fond à nouveau.

Parce que les athlètes sont des perfectionnistes. Ils ont en 2020-2021 l’occasion unique de se préparer une deuxième fois de suite pour les Jeux olympiques. C’est un cliché, mais dans le sport, il n’y a généralement pas de telle seconde chance.

Ils tentent cette deuxième chance avec tout le positif et les risques que la situation comporte. Être athlète de niveau international, c’est avoir un petit côté « gambler » bien calculé, une confiance en ses moyens qui motive à vouloir jeter les dés encore une fois. Parce que nous savons que le jeu de dés auquel on s’adonne, notre sport, n’est pas basé sur le hasard, mais sur un ensemble de facteurs sur lesquels nous avons une emprise.

La situation actuelle n’est pas idéale. Elle amène certains athlètes à repousser des projets personnels et professionnels. Elle crée beaucoup d’incertitude. C’est certainement un défi, mais il s’agit aussi d’une occasion de se démarquer, de mieux gérer l’incertitude que ses adversaires, de s’améliorer. De profiter de ce faux départ causé par une pandémie en 2020 pour reprendre la préparation et arriver à Tokyo encore mieux préparé.