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Les occasions de la pandémie pour les athlètes

16 avril 2021

LES OCCASIONS DE LA PANDÉMIE POUR LES ATHLÈTES

Article rédigé par Alexandre Coupal, Journaliste à Radio-Canada Sports et publié originalement par Radio-Canada Sports (publication originale).

L’Institut national du sport du Québec (INS) proposait à ses ambassadeurs du milieu des affaires, jeudi, une conférence virtuelle sur l’importance d’être prêt mentalement pour la relance après la pandémie.

Le panel était composé de la joueuse de water-polo Joëlle Bekhazi, du gymnaste René Cournoyer, tous deux qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo, ainsi que de la psychologue Amélie Soulard. On retrouvait également Alexandre Bilodeau, véritable pont entre les communautés du sport et des affaires, ex-champion olympique aujourd’hui conseiller dans le monde de la finance.

Les parallèles à faire entre ces deux univers sont nombreux, et c’est le thème des occasions qui est ressorti.

Un objectif, c’est comme une mission d’entreprise. C’est ton gouvernail, c’est vers là que tu vas. Il n’y a pas seulement un chemin qui mène à Rome. Probablement que votre chemin qui va vous mener aux Olympiques, ce ne sera pas droit, ça va aller en zigzag. Tant que tu réajustes ton gouvernail en direction de ton objectif. La résilience que les athlètes ont dû avoir dans la dernière année, c’est un bel héritage, a dit Bilodeau.

Il y a beaucoup de choses qui sont en dehors du contrôle d’un athlète. Garder son focus seulement sur les Jeux olympiques. Auront-ils lieu? N’auront-ils pas lieu? Tu n’es pas en train de maximiser tes entraînements et de t’adapter à ce qui se passe.
– Alexandre Bilodeau, double champion olympique en bosses

Comme il n’y avait plus de calendrier de compétitions, plus de destination finale, on est revenu à la base. On est revenu à se demander : « Qu’est-ce que je fais aujourd’hui qui contribue à faire en sorte que j’avance vers mon rêve? » Et après, on s’est demandé : « Voici ce que j’ai fait aujourd’hui, comment est-ce que je peux faire mieux demain », a ajouté la psychologue Amélie Soulard, qui est consultante en préparation mentale à l’INS.

Je considère que je suis un bien meilleur athlète qu’il y a 12 mois. Je crois que mes chances sont plus compétitives qu’elles ne l’étaient l’année dernière. Je n’ai aucun contrôle sur la condition d’entraînement des autres athlètes, mais je sais que la mienne a été le mieux qu’on pouvait avoir dans la situation actuelle, a affirmé René Cournoyer.

Les fruits de la pandémie

Bien que la pandémie nous ait beaucoup pris, elle a quand même ouvert des possibilités.

Avec la pandémie, nous avons reçu un cadeau caché, celui du temps. En tant qu’athlète, notre passion prend le dessus sur beaucoup de choses, et on ne se rend pas compte du temps qu’on investit dans notre sport. Quand la pandémie a frappé, j’avais décidé de prendre un peu plus de temps pour ma compagnie de maillots de bain pour femmes. Et comme ma carrière d’athlète a été en arrêt forcé, j’ai pu consacrer plus de temps à mes études en ostéopathie. D’habitude, j’étudiais dans l’avion ou dans les déplacements, alors c’était plutôt agréable de pouvoir étudier à la maison, a raconté Joëlle Bekhazi, membre de l’équipe nationale de water-polo depuis l’âge de 16 ans.

Tout le cheminement, toute la progression, le travail avec la résilience, ce sont des choses qui sont maintenant un gros bagage que je porte en moi. C’est certainement un avantage que j’ai sur le René d’il y a 12 mois, a renchéri René Cournoyer.

Les degrés de difficulté ne sont pas les mêmes pour tous, mais ceux qui s’en tirent mieux sont ceux qui ont pu retrouver un certain contrôle.

Lorsque l’on donne de l’importance à ce que l’on fait dans la vie, on va être stressé. Évidemment, c’est le cas pour un athlète devant sa performance olympique. Pour moi, une des manières qui m’a permis d’être confortable avec le stress, ça a été d’accepter qu’il y a de l’incontrôlable. Mais ce que je contrôle, je l’ai fait à 100 %, a ajouté Bilodeau.

Dans les étapes finales, je pense que ça va être important de faire un bilan de notre année, de tirer des leçons de cette année-là. Pour être capable d’arriver au moment de notre épreuve, et être capable de se dire : « J’ai tout fait ce que je pouvais faire, tout ce que je contrôlais, je suis prêt. » Identifier les apprentissages, les acquis, les ressources qu’on a développées. Un élément important de la résilience, c’est être capable de nommer nos ressources. Qu’est-ce que moi je possède comme force, comme atouts? Qu’est-ce que j’ai travaillé, développé cette année qui fait en sorte que je peux le faire? a conclu la psychologue Amélie Soulard.

Parce que, idéalement, l’adversité peut aussi être une occasion de s’améliorer.